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Pourquoi Injustice 2 possède l'un des castings de super-héros les plus cool du jeu vidéo

Pourquoi Injustice 2 possède l'un des castings de super-héros les plus cool du jeu vidéo

Des combats avec de vrais enjeux

Qui gagnerait dans un combat ? C’est le débat classique des comics. La plupart des affrontements entre super-héros finissent par paraître superficiels. Ils se tapent dessus pendant quelques minutes, puis deviennent soudainement meilleurs amis comme s’ils n’avaient pas essayé de se fracasser le crâne.

Injustice 2 reprend ce concept familier et pose la question suivante : et si cela avait une réelle importance ? Au lieu d'un simple gadget, le jeu construit une véritable guerre civile de super-héros où chaque coup porté a des conséquences et où le monde ne s'en remet jamais vraiment.

Le rebondissement principal est simple : Superman bascule dans la folie. Après un incident brutal qui coûte la vie à Lois Lane et au Joker, il devient un tyran et instaure un État policier mondial appelé le Régime. Batman mène la résistance contre son ancien ami, et la situation dégénère en une sombre réalité alternative où la plupart des héros ont choisi leur camp et où beaucoup sont morts, voire pire.

Au début d'Injustice 2, Superman est emprisonné pour ses crimes. Green Arrow a été tué et remplacé par une version de lui-même venue d'un autre univers. Clock King a la tête explosée. Gorilla Grodd a orchestré un coup d'État sanglant et pris le contrôle de Gorilla City. C'est ce ton déjanté et imprévisible que les comics de super-héros adoptent lorsqu'ils n'hésitent pas à bousculer les codes.

Le génie d'Injustice réside dans le fait que cet univers chaotique confère à chaque personnage une raison crédible de se battre contre tous les autres. Les jeux de combat traditionnels peinent souvent à proposer un scénario cohérent, car leur casting pléthorique ne justifie en rien leurs affrontements. Injustice, quant à lui, emprunte la logique des comics. Rivalités idéologiques, multivers alternatifs et contrôle mental : il y a toujours une raison à une revanche.

Un mode histoire vraiment génial

La plupart des joueurs ne lancent pas un jeu de combat pour son mode histoire, exception faite de la campagne déjantée de Tekken où l'on jette des proches du haut de falaises et où des ours font leur apparition. Injustice 2 est une des rares exceptions. Son scénario donne l'impression d'un marathon de films d'animation DC, intégré à un jeu de combat.

Il partage même certains points communs avec Suicide Squad : Kill the Justice League. Superman est le méchant, Harley Quinn est devenue une héroïne, et Brainiac est le boss final qui plane sur tout. La différence, c'est que Batman reste ici fidèle à l'esprit classique. La version de Kevin Conroy est résolument du côté des gentils, si l'on considère Harley et Catwoman comme telles. Et il suffit de vaincre Brainiac une seule fois au lieu de devoir enchaîner indéfiniment les contenus saisonniers.

Ce qui fait vraiment la force d'Injustice 2, c'est sa présentation. L'animation faciale du premier opus est toujours aussi impressionnante, et le casting vocal est exceptionnel. Jeffrey Combs prête une intelligence inquiétante à Brainiac. Robert Englund incarne l'Épouvantail avec une aisance déconcertante. Alan Tudyk déploie un charme décontracté dans le rôle de Green Arrow. Laura Bailey insuffle une véritable âme à Supergirl. Les performances sont bien supérieures à ce qu'un jeu de combat sous licence peut se permettre, et cet effort supplémentaire donne toute sa profondeur au drame.

Le scénario assume pleinement ses idées les plus absurdes sans la moindre complaisance. Harley Quinn reçoit une double dose de la toxine de la peur qu'elle avoue avoir sniffée pour s'amuser et doit affronter son pire cauchemar. Il ne s'agit pas d'un monstre géant, mais du Joker qui revient et la replonge dans son ancienne vie de complice. C'est un regard étonnamment réaliste sur les abus et la rechute, au beau milieu d'une bagarre de super-héros.

Il en va de même pour le grand match revanche entre Batman et Superman. Avant de s'affronter, ils admettent regretter ceux qu'ils étaient. Puis, ils se livrent à un combat acharné dans toute l'arène. C'est mélodramatique et excessif, mais joué avec un sérieux absolu, et c'est précisément ce qui fait son succès.

Le mélange parfait de ridicule et de sincérité

Là où Injustice 2 exploite pleinement son inspiration comics, c'est dans les combats eux-mêmes. Les super-attaques sont complètement déjantées, pour le plus grand plaisir des fans. Les personnages se projettent sans effort contre des satellites en orbite ou à travers la croûte terrestre, sans autre conséquence qu'une légère perte de points de vie.

Flash possède l'un des super-pouvoirs les plus légendaires de tous les temps. Il court si vite qu'il déchire le temps, entraîne son adversaire dans un passé lointain pour le projeter contre le Sphinx, le catapulte sur un tyrannosaure rex, puis revient au moment précis où il s'était arrêté pour le broyer dans son propre corps. C'est excessivement puissant et absolument génial.

Ce chaos côtoie des moments d'une étonnante profondeur psychologique. Green Lantern est rongé par la culpabilité d'avoir soutenu le régime de Superman et lutte contre sa colère. Cette culpabilité se manifeste littéralement sous la forme d'un Red Lantern, dont l'acolyte est un chat qui vomit du sang, tandis qu'ils combattent tous à Atlantis. Le ton oscille constamment entre drame intimiste et absurdité totale, et le jeu ne s'en excuse jamais.

À l'instar des séries de comics au long cours, Injustice 2 fait fi de toute cohérence de ton. On passe d'une conversation émouvante sur les regrets à une scène où Gorilla Grodd débarque en armure lourde, en se demandant comment il fait pour la maintenir en place. La réponse, évidemment, c'est de la colle forte.

Le casting est impressionnant et, dans l'ensemble, excellent. Malheureusement, Wonder Woman est reléguée au second plan en tant que bras droit de Superman, ce qui est d'autant plus regrettable qu'elle n'a toujours pas eu droit au film solo qu'elle mérite. Mais de nombreux autres héros et vilains bénéficient de portraits saisissants et mémorables. Même Harley Quinn, un personnage qui peut facilement devenir agaçant, est ici amusante et attachante.

Au-delà des affrontements et du chaos multiversel, Injustice 2 répond discrètement à l'éternelle question des fans : qui l'emporterait dans un combat ? Et selon moi, le champion n'est autre que Swamp Thing. Quand l'incarnation du vert entre en scène, tous les autres feraient mieux d'abandonner.

Article et image originaux : https://www.pcgamer.com/games/fighting/why-i-love-injustice-2s-story-mode/

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